dimanche 10 février 2013

Introduction


Depuis l’Antiquité, le culte de la personnalité a été appliqué par les dirigeants du pouvoir afin d’asseoir leur souveraineté de manière durable. Le culte de la personnalité a pour but de créer et de mettre en évidence les valeurs et les qualités du chef comme s’il s’agissait d’un surhomme, d’un héros.
Ce terme a été employé pour la première fois par Khrouchtchev au XXe congrès du Parti communiste de l’Union Soviétique en 1956, utilisé à l’origine pour dénoncer le stalinisme, et la propagande en faveur du « Petit père des peuples », Joseph Staline. L’expression s’est ainsi vite appliquée à toutes les dérives égocentriques dans les régimes totalitaires communistes (comme par exemple, en Chine, avec Mao Zedong) ou anticommunistes avec le nazisme et la mise en avant constante du Führer, le franquisme espagnol, le salazarisme portugais ou le fascisme italien.
Les techniques de propagande ont cours dans les démocraties depuis la Première Guerre Mondiale, mais aujourd’hui le culte de la personnalité est plutôt nommé « communication politique ». Dans une dictature, la conservation du pouvoir est assurée par des moyens qui sont imposés à une population, alors que dans une démocratie, les moyens de conquête ou de conservation du pouvoir sont plutôt fondés sur la persuasion.

Les six différentes personnalités que nous allons aborder ont chacune choisit une manière différente de mettre en place leur culte et leur propagande, en employant donc des procédés dissemblables pour atteindre leur but.

Le culte de la personnalité est-il donc seulement l’apanage des régimes totalitaires ?

Sommaire :
 

I. Le culte de la personnalité dans les dictatures :


1) Le culte de la personnalité dans l'Antiquité :

2) Une dictature contemporaine : l'Empire de Napoléon 1er :

3) Une dictature moderne : la Corée du Nord de Kim Jong-Il :



II. Le culte de la personnalité dans les démocraties :


1) Le culte de la personnalité dans les démocraties d'Amérique Latine :

2) Un modèle démocratique européen : la France de De Gaulle :

3) Un modèle démocratique Nord-Américain : Les Etats-Unis d'Obama :

I. 1) Le culte de la personnalité dans l'Antiquité

Bien que le terme de « culte de la personnalité s’applique communément aux régimes contemporains, ses racines remontent à l’Antiquité. En effet, dès l’époque des pharaons apparaît une volonté marquée des tenants du pouvoir politique de valoriser et surtout de préserver leur domination par des procédés d’individualisation (c’est-à-dire se démarquer d’une classe politique ou d’une dynastie par la mise en avant d’une personnalité propre, le plus souvent à l’aide d’exagérations et inventions diverses).
Ramsès II, mégalomane, inonde l'Egypte de statues géantes 

On peut résumer les traits communs aux différents cultes de la personnalité observés dans l’Antiquité : tout d’abord, de manière quasiment invariable, une filiation directe ou indirecte avec les dieux et/ou les personnalités fondatrices correspondant aux civilisations concernées. Ensuite, une volonté marquée de laisser une empreinte dans l’Histoire (toujours dans l’idée de se démarquer des prédécesseurs et des éventuels successeurs). Enfin, et ce point découle du précédent, une usurpation des acquis des précédents dirigeants dans des domaines divers (aussi bien politiques qu’artistiques).
Le terme « pharaon » désigne les rois issus des nombreuses dynasties ayant régné sur l’Egypte ancienne de -3150 (dynastie zéro) à -30 (dynastie des Ptolémées)  avant notre ère. Les pharaons basaient leur légitimité avant tout sur l’héritage de leur dynastie, mais également sur leur nature divine (le pharaon est invariablement fils de Rê, sa filiation avec les autres dieux varie selon sa convenance).


Statue grandeur nature du pharaon
Autre statue géante de Ramsès II 

Ramsès II régna de -1279 à -1213. Il manifesta tout au long de son règne une volonté inébranlable de marquer l’Histoire comme un souverain hors du commun. Il fit bâtir un nombre important de temples et autres monuments. Par ailleurs Ramsès II fit exécuter une quantité considérable de statues à son effigie, qu’il fit envoyer dans tout le royaume. Il fit apposer son nom à tous les monuments antérieurs à son règne. Il exige d’être appelé Ramsès le Grand, et met en avant sa prétendue filiation divine, se prétendant sauvé par Amon lui-même durant une bataille. Il laisse une telle quantité d’œuvres et monuments à sa gloire qu’il demeure le pharaon le mieux connu. En outre, les grands musées renferment des quantités de statues à son effigie.


Si Ramsès II a amplifié un culte existant avant son arrivée au pouvoir, d’autres souverains antiques ont institué un culte propre à leur règne : parmi eux, Octave Auguste, premier empereur de Rome.
 
L'une des innombrables Statue d'Octave Auguste

Octave, fils adoptif de César, arrive au pouvoir en -27 avant J-C. Ce faisant, il officialise l’empire, Etat effectif depuis la prise du pouvoir par son père adoptif proclamé « dictateur à vie » en -44 (le terme de « dictateur » désignant à l’époque une fonction accordée le plus souvent à titre temporaire à un consul ou un général en période de crise grave).
 
Octave, dès les premiers temps de sa carrière politique, profite de sa proximité avec le défunt général : il porte alors le nom de Caius Iulius Caesarius Octavianus  (César le Jeune). Soutenu par le Sénat, il rétablit l’ordre dans la République chancelante et reçoit en -27 le titre de « Augustus » (sacré), « cognomen » (surnom) jusqu’alors réservé aux dieux. Octave-Auguste base son culte de la personnalité non exclusivement sur sa personne (présentée dans tous l’Empire comme une âme d’une clairvoyance rare doublée d’un génie militaire réformateur) mais aussi sur celle de César : il fait ainsi entrer ce dernier dans le cercle des dieux romains (le passage d’une comète, puis la formation d’une constellation serviront de preuves pour cette béatification, par ailleurs approuvée par nombre de romains). Fils du nouveau dieu, Octave-Auguste jouit du prestige et de l’approbation divine. Enfin, pour la première fois depuis la fondation de la République, l’empire est inondé de statues à la gloire du nouveau maître. Il convient de préciser que les héritiers d’Octave utiliseront des procédés similaires à leur propre gloire.

I. 2) Une dictature contemporaine : Le premier empire de Napoléon Ier


Depuis toujours en France comme dans d’autres pays, les monarques sont représentés de façon à magnifier leur personne et marquer les esprits. Ils ont pour cela en grande partie recours à l’art à travers la peinture et la sculpture par exemple.  Certains, cependant, abusent de ces procédés et les utilisent pour instaurer un culte de la personnalité. C’est le cas de Napoléon Bonaparte, empereur de France de 1804 à 1815.

"Napoléon Bonaparte", portrait par le baron François Pascal Simon Gérard

Bonaparte, qui a fait ses premières armes en 1789, a démontré à plusieurs reprises son génie militaire. En 1796, il est nommé commandant en chef de l'armée d'Italie. En moins d'un mois, il écrase les Autrichiens à Montenotte, Lodi et Arcole et les Sardes à Mondovi. A son retour fin 1797, il est accueilli en héros par les dirigeants du Directoire.
Il fut souvent comparé à César, surtout au niveau de sa politique. Napoléon se juge même meilleur militaire que l’empereur romain. On voit donc avec ce rapprochement, que Bonaparte se figurait comme un grand homme et se permettait une comparaison avec un très grand homme de pouvoir. Cela montre son ambition très importante pour atteindre le pouvoir.


Jacques-Louis David,
"Le premier consul franchissant les Alpes
au col du Grand Saint Bernard"

Bonaparte a compris très tôt l'importance de l'image qu'il renvoyait aux hommes. Lors de ses victoires à la campagne d'Italie, il amasse un butin destiné à faire paraître dans la presse des bulletins le louant. Par exemple dans La France vue de l’armée d’Italie, on pouvait lire des éloges très fortes sur lui : « Napoléon vole comme l’éclair et frappe comme la foudre. Il est partout et il voit tout ; il est l’envoyé de la Grande Nation ». L'homme a donc mis en avant son génie militaire pour grandir son image, mais il a aussi mis au service plusieurs formes d'arts, pour montrer son rang politique et sa prestance.



La peinture au service du culte :
Jean-Auguste-Dominique Ingres,
"Napoléon Ier sur le trône impérial"
Précurseur dans bien des domaines, et ayant vite compris le pouvoir de l'image, Bonaparte s'est fait représenter à toutes les étapes de sa vie, exaltant ses victoires et développant le culte de sa personnalité. Il sait déjà manipuler l'image pour en faire un puissant outil de propagande. En 1797, il invite certains artistes à la réception organisée pour son retour. Parmi eux, Jacques-Louis David qui représente le général en début de carrière. A l'inverse, c'est l'action qui domine dans le tableau d'Antoine Gros : Bonaparte, peint de plein pied, est engagé dans le combat. Le regard déterminé, le bras levé, le drapeau à la main, il indique sa ferme volonté de remporter la victoire. Antoine Gros le représente déjà comme l'homme providentiel, le maître d'une épopée qui marquera l'Histoire.
Bonaparte, s’adresse à d’autres peintres d’histoire pour que son pouvoir soit magnifié de façon plus imaginative. Il met en oeuvre une véritable propagande. Il joue de l’impact de la peinture d’histoire sur le grand public. Il veut également se servir de l’apparat de la tradition pour renforcer son magnétisme personnel. La peinture va contribuer à donner au régime un air d’authenticité par le recours à l’antique. Les peintres ont pour mission la célébration publique de ses hauts faits.
                                           

                                     
                                                Antoine-Jean Gros, "Napoléon sur le champ de bataille d'Eylau"



Le sacre de Napoléon :

Ce tableau de David est une véritable œuvre de propagande. Napoléon rendait régulièrement visite au peintre pendant l’exécution de l’œuvre, afin de contrôler certains détails.
Ainsi, nous remarquons que le pape est représenté assis, derrière l’empereur qui lui tourne le dos, lui conférant un rôle de second plan. Nous savons aussi que dans la version imaginée par l’empereur, c’était Napoléon lui-même qui se couronnait.




Jaques-Louis David, "Sacre de l'empereur Napoléon et couronnement de l'impératrice Joséphine,
à Notre-Dame de Paris, le 2 décembre 1804"
  

 La légende Napoléonienne :
Antoine-Jean Gros,
"Portrait de Napoléon"

 La légende napoléonienne s'est constituée pour célébrer et glorifier les actions de Napoléon Bonaparte et en faire l'objet d'un mythe ou d'un culte. Peu d'hommes dans l'Histoire de l'Humanité ont suscité autant de haine et d’admiration, et parfois même les deux mêlées. Dès les origines de sa carrière militaire ou les débuts de sa carrière politique en prenant le pouvoir par le coup d’État du 18 Brumaire, Napoléon s’est inscrit dans l’Histoire et la mémoire des hommes à travers un destin mouvementé et exceptionnel. Son ascension fulgurante, obtenue par des conquêtes militaires victorieuses, l’ampleur inédite des dernières déroutes ainsi que ses deux exils ont fait de ce personnage majeur de l'Histoire de France et de l'Europe une figure légendaire, tout au long des siècles qui ont suivi son parcours.

La légende napoléonienne est telle que certains donnent à l'Empereur un caractère messianique. Ainsi, Élie Faure, dans son ouvrage « Napoléon », le compare à un prophète des temps modernes.
L'épopée du personnage, fut l'une des plus grandes aventures humaines, militaires, politiques de l'histoire. Mais certains événements plus précis que l'épopée en général, peuvent être évoqués pour tenter d'expliquer le mythe de Napoléon. Sa mort, par exemple, reste mystérieuse et est propice à l'invention de rumeurs, qui ne font qu'entourer la vérité historique de mensonges, qui eux-mêmes ont certainement fait naître une certaine légende napoléonienne.

samedi 9 février 2013

I. 3) Une dictature moderne : La Corée du Nord de Kim Jong-Il


Nombre de dictateurs ont employé le culte de la personnalité à travers le XXème siècle ; Mussolini, par exemple, a recours à l’art pour entretenir sa popularité. Mussolini s’inspire des valeurs et puissances antiques notamment avec la domination universelle exercée par Rome pendant l’Antiquité. Hitler, lui, choisit plutôt la sculpture, de manière à représenter le modèle du parfait Aryen. Staline emploie plutôt l’art, le photomontage, les cartes postales et la récompense honorifique. Kim Jong-Il, le dictateur que nous allons donc analyser, rassemble toutes les techniques possibles du XXème siècle visant au culte de la personnalité.
 

Kim Jong-il (né en Sibérie, le 16 février 1942 selon sa biographie officielle, le 16 février 1941 selon d'autres sources) est un homme d'État nord-coréen. 




Portrait le plus célèbre de Kim Jong-Il


Il était le dirigeant de la Corée du Nord depuis 1994 jusqu’à sa mort, le 17 décembre 2011. Il a succédé à son père, Kim Il-sung, qui a dirigé le pays depuis 1948.


Portrait de Kim-Il-Sung
Tour de Juche

 Appelé le « Cher Dirigeant », il occupa les fonctions de président du Comité de la défense nationale et de secrétaire général du Parti ouvrier coréen. L’idéologie officielle de la Corée du Nord s'appelle le Juche. Elle a été créée par Kim Il-sung dans les années 30.
 La Corée du Nord est — avec un score de 1,08/10 — considérée par l'indice de démocratie mis en place par The Economist comme le pays le moins démocratique au monde. Si d'autres partis existent (le Parti social-démocrate de Corée et le Parti Chondogyo-Chong-u), ils sont sous le contrôle du Parti du travail de Corée. Les trois partis sont réunis au sein d'une coalition, le Front démocratique pour la réunification de la patrie. La Corée du Nord présente ainsi les caractéristiques essentielles d'un régime dictatorial à parti unique.  


Monument de la fondation du Parti des Travailleurs
  
Sur le plan culturel :


Affiches de cinéma et d'opéra propagandistes

Toutes les activités culturelles sont sous le contrôle de l'État. Nombre de livres, poèmes, chansons ou encore films sont empreints d'un très fort nationalisme, d'une vision vantant la supériorité du socialisme nord-coréen et le culte de la personnalité de Kim Il-sung et de son fils Kim Jong-il sont excessivement mis en valeur. L'information est sous le contrôle de l'État grâce à l'unique agence de presse du pays et à la télévision nationale, ce qui confère à Kim Jong-Il une solide maîtrise de son image.

La place du secteur cinématographique est considérée comme très importante en Corée du Nord, puisque la production est placée directement sous l'autorité de Kim Jong-il à partir de 1966-1967. D'après sa biographie officielle, Kim Jong-il, qui intègre le Comité central du Parti du travail de Corée en 1964, s'intéresse « dès les premiers temps de son activité […] à la littérature et aux arts » et « fait d'abord concentrer les forces sur l'art cinématographique ». En 1978, la Corée du Nord enlève un réalisateur sud-coréen, Shin Sang-ok, pour filmer des spots de propagande à la gloire du pays. Peu à peu, il gagnera la confiance des dirigeants qui, après une captivité forcée de plusieurs années, le laisseront voyager en 1986 à Vienne, où il demandera l'asile politique. Après 1945, la littérature nord-coréenne a d'abord été représentée par des écrivains de gauche. L'arrivée au pouvoir de Kim Jong-il, en 1994, a conduit à mettre davantage l'accent sur les thèmes de la vie quotidienne, pour mieux toucher la population. Tout comme son père Kim Il-Sung, la personne de Kim Jong-il est entouré d'un culte de la personnalité particulièrement poussé : monuments, défilés, portraits et badges. Ses anniversaires donnent en général lieu à des célébrations somptueuses. En 2002, la BBC note que 10 000 jeunes ont participé à un vaste spectacle afin de lui souhaiter un bon anniversaire. D'après d’anciens journalistes réfugiés, les étudiants de l'école de journalisme apprendraient à placer les articles concernant Kim Jong-il avant toute autre information et à écrire des textes flatteurs concernant Kim Jong-il, tout en suivant régulièrement des stages de mise à niveau en « grandes réalisations de Kim Jong-Il et Kim Il-Sung ». 

Bâtiments gouvernementaux 
Toutes les universités du pays comptent un département dédié à Kim Jong-il, tandis que les programmes scolaires du primaire et du secondaire contiennent des leçons sur son enfance, souvent inventées de toutes pièces. Dès leur plus jeune âge, les écoliers nord-coréens doivent s'incliner tous les matins devant les portraits de ces deux leaders avant d'aller en cours. 

Le culte de la personnalité, ses caractéristiques :

Sa biographie officielle frise parfois le grotesque par son invraisemblance, et diffère sur plusieurs points des biographies des observateurs occidentaux. Ainsi, on prétend qu'il serait né dans un camp secret sur le Mont Paektu, montagne sacrée et point culminant de la péninsule coréenne, le 16 février 1942 (tandis que le monde occidental accorde sa naissance un an auparavant en Sibérie). La légende officielle raconte que ce jour-là, un grand glacier du mont Paektu aurait émis un son mystérieux, pour ensuite se briser et laisser échapper un double arc-en-ciel, puis une grande étoile serait apparue dans le ciel. Depuis, ce « camp secret » est considéré comme une terre sacrée que le peuple est encouragé à visiter tous les ans. On prétend également, qu’à l'âge de 4 ans, Kim Jong-il aurait renversé un pot d'encre sur une carte du Japon. Un ouragan aurait foudroyé cet endroit précis quelques jours plus tard. Toujours selon sa biographie officielle, il marcherait déjà depuis l'âge de trois semaines, et il aurait commencé à parler à l'âge de huit semaines. Durant son éducation à l'Université Kim Il-Sung, il aurait écrit pas moins de 1500 livres. Petit, il aurait été un mécanicien hors pair, un stratège génial, il surpassait les autres enfants par ces questions incisives et n'avait jamais l'air fatigué, bien qu'il eut pu accomplir plusieurs fois autant de travail que les autres. Kim Jong-Il, qui essaya pour la première fois le golf en 1994, aurait fait un score énorme, dont cinq trous-en-un, ce qui serait un record mondial. Il aurait aussi écrit six opéras en deux ans, et chacun d'eux mieux que tout autre opéra de l'histoire de la musique. Selon le journal nord coréen
Minju JoSon, il serait aussi l'inventeur du hamburger. 



Affiche de propagande

Une dictature moderne telle que la Corée du Nord est ainsi constituée de nombreux moyens visant à un culte de la personnalité. La littérature, le cinéma ou encore les arts sont supervisés par le gouvernement ; l’éducation permet dès le plus jeune âge d’inculquer aux enfants les valeurs politiques de leur pays. Ce culte de la personnalité est aussi caractérisé par nombre d’anecdotes nourrissant le mythe de Kim Jong Il, et parfois de manière bien grotesque.

II. 1) Le culte de la personnalité dans les démocraties d'Amérique Latine

 

Si le culte de la personnalité n’est pas l’apanage des dictatures, il n’est pas davantage celui de l’Occident. On estime que le premier chef d’Etat d’Amérique Latine de l’Histoire moderne à avoir employé le culte de la personnalité (dans une mesure relativement réduite) fut le général Porfirio Diaz, dictateur du Mexique de 1876 à 1911. Durant la première moitié du XXe siècle, l’Amérique Latine fut dominée par des dictatures militaires, usant dans une certaine mesure d’éléments empruntés au culte de la personnalité stalinien pour glorifier le dirigeant en place. Toutefois, durant la seconde partie du XXe siècle, un certain nombre de dirigeants démocratiquement élus assurèrent une transition à leurs pays respectifs.

Parmi eux, le président Juan Perón, qui gouverna l’Argentine de 1946 à 1955, puis de 1973 à 1974, a marqué les esprits. Il donna son nom à un mouvement politique, le péronisme, qui correspond à une doctrine populiste allant de l’extrême gauche à l’extrême droite. Il donne également son nom aux jeunesses péronistes. De grands portraits de lui sont affichés sur la place de Mai, principale place de Buenos Aires.  Bien plus que sa propre personne, il met en avant son épouse, « Evita » Perón. Celle-ci, bien que n’occupant aucune autre fonction que celle de première dame du pays, figure sur les billets et les pièces de monnaie, donne son nom à des écoles et des orphelinats mais aussi à de nombreux parcs. 


hommage posthume : Cristina Kirchner, présidente d'Argentine, membre du parti justicialiste, rend hommage à la représentante du Peronisme dont le justicialisme est issu. Les billets de 100 pesetas sont créés à l'échelle nationale.



Exemple de glorification : le timbre




Des dizaines de statues sont érigées, glorifiant sa beauté. Elle figure également sur les timbres, ainsi que sur de grands portraits affichés dans la rue. A sa mort en 1952, son cadavre embaumé reste en exposition jusqu’en 1955. Eva Perón, transformée en « sainte de la Nation », soutiendra son mari jusqu’à sa mort prématurée. Juan Perón n’aura de cesse de rappeler l’extrême dévouement d’ « Evita » au peuple argentin. Encore très populaire de nos jours en Argentine, elle a depuis fait l’objet de nombreux films, séries, documentaires.


                  

Bustes présents dans les divers squares et parcs dédiés à la défunte "Evita"

 Hugo Chavez :


Discours de Chavez durant sa campagne électorale, devant un portrait géant de lui même.

Hugo Chavez arrive au pouvoir au Venezuela en 1999. Constamment réélu depuis, il se présente lui-même comme un  « président hors du commun, populaire et populiste ». Se déclarant l’héritier politique du général Simon Bolivar (libérateur vénézuélien de l’Amérique du Sud), le président Chavez fait ériger des centaines de statues à l’effigie de ce dernier (il fait ainsi appel à un procédé évoqué plus haut, à savoir se glorifier de l’héritage spirituel d’une personnalité adulée). D’innombrables peintures murales du dirigeant sont présentes dans les grandes villes du pays, au même titre que des affiches géantes (hors période électorales).


                            
Une pratique courante en Amérique Latine : La peinture murale. Le dirigeant venezuelien en fait usage immodéré, y compris hors du cadre des elections. Soulignons toutefois que l'écrasante majorité des dirigeants d'Amérique Latine font de même . (Pour les populations privées de télévisions et même d'affiches électorales, la peinture est un bon moyen de se familiariser avec l'image du "Presidente".




Affiche électoral non officielle.


Ses citations fameuses sont reprises et affichées sur des banderoles,  son anniversaire donne lieu à des réjouissances dans tout le pays. Enfin, clef de voûte de son culte de la personnalité,  l’émission « Alo Presidente »  consacrée à Chavez est diffusée tous les dimanches. Elle consiste à mettre en scène le chef de l’Etat discutant avec des membres de son parti (députés, ministres, conseillers). Choisissant un sujet quelconque, Chavez disserte durant des heures sur la responsabilité des États-Unis dans diverses crises, ou encore sur le rôle salvateur du socialisme au Venezuela comme partout dans le monde. L’émission, diffusée sur la chaîne d’Etat, peut durer jusqu’à 5 heures, le record étant de 8 heures.

 



Dans les exemples cités comme dans le cas de nombreux pays d’Amérique Latine, nous pouvons parler de « culte de la personnalité ». En effet il s’agit d’une politique de propagande concernant directement ou indirectement la personne du « chef ». Les procédés (télévision, affiches, statues, etc…) sont directement issus des propagandes totalitaristes du XXe siècle. Toutefois, le culte de la personnalité développé dans ce paragraphe se différencie de celui des totalitarismes par son objectif : il n’est pas de pousser les masses à accepter un système sans lutter, mais de les convaincre de maintenir au pouvoir par la réélection le dirigeant concerné ; le cadre du culte n’est plus ici la dictature, mais la démocratie populiste.


II. 2) Un modèle démocratique européen : La France de De Gaulle

Charles de Gaulle, illustre président français de la VRépublique de 1958 à 1969, fut l'instigateur d'un nouveau régime politique qui portera son nom, mais également l'un des français qui marquera le plus la France, de part sa grande influence en tant que Général durant de la Seconde Guerre Mondiale et d'autre part son influence sur la politique d'après-guerre. 


Le Gaullisme et ses idéaux politiques :
De Gaulle prône une vision de la politique qui lui est propre, en ne prenant guère le parti d'être de gauche, de droite ou du centre; voici les grands principes politiques régissant le Gaullisme :
De Gaulle réclame l'indépendance de la France, par le refus d’être «asservie» à des organismes supranationaux ou, à des superpuissances. Cette indépendance est défendue dans les domaines politiques, économiques, culturels, diplomatiques et militaires. Il veut un pouvoir exécutif fort et stable qui lui donne un rôle primordial. De Gaulle veut être en contact direct avec le peuple, avec comme exemple bien concret l'élection du chef de l'État au suffrage universel direct ou le recours fréquent au référendum. De Gaulle aspire au rassemblement de tous les Français, en passant par delà le clivage gauche/droite qui est une source de division et donc, selon lui, de déclin, via ce lien direct du chef au peuple par la politique sociale. Il réfute le libéralisme économique classique au profit d'une économie orientée par l'État en vue d'un nouveau développement portant, par exemple, sur l'aménagement du territoire ou les grands projets publics. Il remet à la fois en question le capitalisme et les socialismes révolutionnaires au profit d'une «troisième voie» sociale. Charles De Gaulle a en vue  d’étendre l'indépendance et la gloire de la France dans le monde, ainsi que «l'unité intérieure» de la France au service du projet patriotique.
Le Gaullisme de guerre :

Le Gaullisme a commencé pendant la guerre (1940-1944), considéré comme un mouvement uniquement patriotique. Ce mouvement a alors rassemblé autour du général de Gaulle les hommes de toutes tendances politiques qui voulaient lui apporter leur appui pour continuer le combat contre le fascisme et rejeter l'armistice conclue par le maréchal Pétain 

Appel du Général De Gaulle
                                                                                                                                              
22 juin 1940 : Vidéo
Les nombreuses organisations de résistance ont été rassemblées par Jean Moulin, au sein du Conseil national de la Résistance (CNR), sous les ordres du général de Gaulle qui a transformé son mouvement de France libre en France combattante, pour y rassembler les résistants de l'extérieur et de l'intérieur. Lors de la Libération, la population française a accueilli de Gaulle en vainqueur, forçant ainsi Roosevelt à reconnaître enfin pleinement le gouvernement provisoire installé en France par de Gaulle.
C'est alors au tour du peuple français de reconnaître le général de Gaulle. Dès le 14 juin, les Normands ouvrent la voie en lui réservant un accueil enthousiaste alors qu'il foule la France pour la première fois depuis quatre ans. Cet enthousiasme ne se démentira pas, atteignant son paroxysme à Paris, avec la triomphale descente des Champs-Elysées, le 26 août qui prouve, aux yeux du monde, l'authenticité de son autorité. 

Descente à pied aux Champs-Elysées, le 26 août 1944



La politique d’après-guerre :


Durant l'après-guerre, De Gaulle, après avoir restauré la démocratie, a critiqué le régime des partis qui avait été avant la guerre une source de faiblesse pour la France, et a recommandé l'instauration d'un système où la démocratie aurait un pouvoir exécutif fort. Le gaullisme d’après-guerre est devenu un mouvement politique décidé à soutenir les idées de Charles de Gaulle sur la nécessité d'un pouvoir démocratique mais fort, avec la volonté d'associer le capital et le travail. Le régime de la IVe République a été affaibli par l'incapacité de ses gouvernements à résoudre les problèmes de la décolonisation. Dans le cadre de la guerre d’Algérie, un coup d’Etat a été fomenté à Alger en mai 1958. Le gouvernement central a été incapable de riposter à ce mouvement. De Gaulle, l'ancien libérateur, a paru alors pour beaucoup le seul recours, et le Président de la République René Coty a alors appelé  « le plus illustre des Français » à prendre la présidence du Conseil.
Quand De Gaulle arrive au pouvoir en 1958, celui-ci met en place, le 4 octobre de cette année  l'actuelle Constitution Française.


Proclamation de la nouvelle constitution

Fondement juridique de la Cinquième République française, elle a été rédigée de manière à mettre un terme à l'instabilité gouvernementale et à la crise de la guerre d'Algérie ; elle est ainsi marquée par le retour d'un exécutif très fort. Cette constitution est très influencée par les principes énoncés par Charles de Gaulle lors de son célèbre discours de Bayeux le 16 juin 1946.

La télévision et De Gaulle :

Alors que la guerre d’Algérie faisait rage, le nouveau président De Gaulle a vu, en le nouveau moyen de communication qu’est la télévision, l’opportunité d’intervenir oralement et visuellement aux yeux des Français et des Algériens, avec notamment le putsch d’avril 1961.

De Gaulle face au putsch des généraux à Alger en avril 1961 :


L'entretien est enregistré et diffusé à la télévision. En cette période de crise, De Gaulle est revêtu de son uniforme militaire. C'est un moyen de montrer aux généraux du putsch qu'en aucun cas, il ne cédera.
Il est retransmis aussi à la radio car c'est le moyen de communication qui touche le plus de spectateurs (en 1958, 8 foyers sur 10 possèdent un poste de radio en France). De plus, c'est avec la radio que les appelés d'Algérie vont être informés des positions de De Gaulle. A cette époque, la télévision est une télévision d'Etat et dépend d'un établissement public: la RTF (Radiodiffusion Télévision Française) devenue l'ORTF (l'Office de Radiodiffusion Télévision Française) en 1964. De Gaulle place à la tête de l'ORTF des hommes de confiance et assure ainsi son contrôle sur ce nouveau moyen de communication. "Mais c'est au peuple lui-même, et non seulement à ses cadres, que je veux être lié par les yeux et les oreilles. Il faut que les Français me voient et m'entendent, que je les entende et les voie. La télévision et les voyages publics m'en donnent la possibilité." Mémoires d'espoir. Le Renouveau, 1970.
De Gaulle a énormément utilisé les deux médias que sont la radio et la télévision afin de retransmettre ses conférences de presse, ses interventions à l'étranger, ses voyages à travers la France et le monde. Ainsi, il mettait en œuvre ce contact direct entre le président et le peuple auquel il était attaché et qui est pour lui un des fondements du pouvoir du président de la République.
Le général Charles de Gaulle a également instauré en 1958 l'exercice de la conférence de presse à l'Elysée, car il avait bien compris tout l'intérêt qu'il pourrait retirer de la télévision


                                                                                           
Magie du petit écran, mise en scène médiatique, le charme opère : on sait aujourd'hui que tout était truqué. Les questions étaient connues à l'avance et le général de Gaulle apprenait par cœur ses réponses. Mais ces conférences de presse restent de grands moments de télévision et ont été l'occasion pour lui d'annoncer ses grandes orientations.
 
Evolution du Gaullisme :
 
Au cours des années 70, Georges Pompidou et Jacques Chirac ont banalisé le programme gaulliste en l'alignant sur celui des «droites européennes». On parle dans ce cas plutôt de «néo-gaullisme» et non plus de gaullisme. Ainsi, le néo-gaullisme moderne n'a gardé du gaullisme que l'idée d'une France forte au sein d'une Europe indépendante. Ces présidents français se sont ainsi réclamés du gaullisme, alors qu’ils ne reprenaient, en soit, que peu d’idées du programme gaulliste. Se réclamer du gaullisme est une image très forte politiquement parlant, étant donné tout l’accomplissement politique de De Gaulle en France, en tant que Général et Président. Se réclamer du gaullisme, c’est se réclamer d’un homme largement approuvé par les Français. Cela bonifie ainsi les idéaux politiques de ces présidents, en plus de leur image aux yeux des français.
Au cours des années 1980-1990 arrive la conversion du RPR à  l’UMP. Le RPR se réclamait du Gaullisme comme l’UMP aujourd’hui.
Des partisans indépendants se sont quant à eux retrouvés dans de multiples associations et clubs de réflexion (tels que «Initiative Gaulliste», «l'Union Gaulliste», «l'Union Gaulliste pour une France républicaine», «l'Action pour le renouveau du Gaullisme et de ses objectifs sociaux», «le Cercle Jeune France» ou «l'Académie du Gaullisme»).
Des éléments significatifs de la personne de De Gaulle :
La voiture officielle du général de Gaulle possédait un fanion qui était tricolore à croix de Lorraine (un pavillon de beaupré : carré bleu, avec au centre, la croix de Lorraine en rouge); cette croix de Lorraine, spécifique à Charles De Gaulle apparaît également sur son collier de commandeur de la Légion d'honneur. 
Logo de la croix de lorraine

N’oublions pas que cette croix de Lorraine a été choisie durant la Seconde Guerre Mondiale, et cela était à la base pour représenter les Forces Françaises libres. Bien après la guerre, Charles De Gaulle a conservé ce sigle afin de pouvoir se distinguer des autres politiques, et surtout pour que l’on n’oublie pas ses actions bénéfiques pour la France durant cette guerre. Cette croix symbolise à la fois son action pour la guerre, mais également son statut de président libérateur ; il porte ainsi sur sa photo officielle de président son collier de commandeur de la Légion d'honneur sur lequel est apposé la croix de Lorraine, que nul autre président n’a pu porter. 

Photo officielle en tant que Président de la République

Cette croix apparaît également sur l’affiche de la Constitution de 1958, en petit, sur les côtés du bas de l’affiche, alors que 13 ans sont déjà passés depuis l’armistice. Une croix de Lorraine se trouve également sur une des plages du débarquement de Normandie. Cette croix est placée à l'endroit même où le général de Gaulle a débarqué le 14 juin 1944, entre Courseulles-sur-Mer et Graye-Sur-Mer, après avoir traversé la Manche à bord du navire français La Combattante.     
La croix de Lorraine
 
 Cependant aujourd'hui encore, elle est toujours le logo de certains clubs et associations gaullistes comme ceux cités précédemment. La croix de Lorraine est ainsi employée à travers de nombreux mémoriaux et associations gaullistes, en l’honneur de De Gaulle ; elle est propre au mouvement politique du Gaullisme. Elle n’est de ce fait représentative que d’une seule personne : le président De Gaulle, et personne d’autre.
Sur les hauteurs de Colombey-les-Deux-Eglises est inauguré en 1972 le mémorial Général de Gaulle, signalé, encore une fois, par une grande croix de Lorraine en granite.
Dans les sous-sols de l'Hôtel des Invalides est inauguré en février 2008 l’historial dédié à Charles de Gaulle, au
Musée de l'Armée.
Le nom de Charles de Gaulle a été donné à de nombreuses artères, des ponts ou des bâtiments importants des communes françaises : en 2007, l’
Institut Charles-de-Gaulle dénombrait plus de 3600 voies « de Gaulle ».On peut citer notamment la place Charles-de-Gaulle(anciennement place de l’Étoile) et le pont Charles-de-Gaulle à Paris, l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle(ex-aéroport de Roissy) et le porte-avions nucléaire Charles De Gaulle.
En 2005, lors d'une émission diffusée en direct du Sénat, il est désigné par les téléspectateurs comme «
le plus grand Français de tous les temps». En 2010, à l'occasion du 40eanniversaire de sa disparition, un sondage qualifie le général de Gaulle de « personnage le plus important de l'histoire de France». Une enquête réalisée en 2011 révèle également que les Français considèrent le général de Gaulle comme celui ayant le plus changé la France, devant tous les autres présidents de la Ve République.
Des statues ont été érigées en sa mémoire aussi bien à Québec ou Londres qu'à Varsovie ou Moscou.
 
 

Charles De Gaulle, à travers ses nombreux agissements durant la Seconde Guerre Mondiale et son inéluctable influence politique et sociale au cours de la seconde moitié du XXe siècle se sont imposés, durant une période difficile comme la guerre de 1940-1945, comme le seul libérateur d'une France à ce moment tourmentée par les affres de l'histoire. De plus, il fut le premier président de la Ve République, toujours en place aujourd'hui.


II. 3) Un Modèle démocratique Nord Américain : Les Etats Unis d'Obama

Si le culte de la personnalité n’est pas flagrant dans les pays avancés comme les Etat Unis, il n’est pas pour autant totalement absent.  A travers la création du mont Rushmore en 1925, on constate que les Etats-Unis ont toujours accordé une grande importance à leurs dirigeants politiques. 
Mais certains présidents sont plus mis en avant que d’autres. C’est le cas de Barack Obama, actuel président des Etats-Unis.


Affiche  de campagne 
Le Symbole

Le 4 novembre 2008, Barack Obama, un Noir américain, remporte l'élection présidentielle des Etats-Unis pour un premier mandat, qu’il renouvellera le 6 novembre 2012.
Plus qu’une simple victoire, c’est un véritable symbole : une famille noire s'installe à la Maison-Blanche. Une image extraordinairement forte.
La dimension symbolique d'un tel évènement ne doit pas être sous-estimée. Elle explique l'épanchement «obamaniaque», proche de la déification, auquel on assiste depuis ce jour dans de nombreux médias du monde, y compris en France.
Non pas que cette dimension symbolique soit dénuée de substance et doive être dédaignée. Un président aux Etats-Unis (comme dans d'autres pays d'ailleurs), c'est une espèce de père de la Nation, de prêtre en chef, qui peut et doit inspirer confiance et sécurité à son pays. La confiance, on le sait, est un réel ingrédient du succès dans le monde matériel.
Mais le locataire précédent de la Maison-Blanche ayant été l'objet d'un tel discrédit, et la peur de la misère économique étant si profonde aux Etats Unis, que tout est en place pour réhabiliter la fonction présidentielle. Avec pour résultat que le culte de la personnalité autour d'Obama  peut être  mis en symétrie avec la détestation de George Bush en fin de mandat.
Barack Obama est sans conteste l'icône politique de 2008, son image a été détournée de mille et une
manières. Avant même d'arriver au pouvoir, il était déjà une référence pop.


Poster D'Obama aux couleurs de l'amérique.

On peut dire qu’au début de sa campagne, Obama a mené une campagne charismatique, centrée sur sa personnalité. Elle est aussi partagée : il y a les fans, les adorateurs qui suivent la rock star, le gourou. Et il y a les autres, qui s'inquiètent de cette hyperpersonnalisation.



L’Obam’Art
Tableau vendu pour 200 000 dollars

En Août 2008, à Denver, un homme d’affaire américain achète un tableau centré sur le président pour 200 000 dollars. Le tableau est repéré lors d’une exposition regroupant plusieurs tableaux de cent vingt artistes tous représentant de telle ou telle manière le président américain.

Le directeur artistique de l’exposition explique que loin d’être une exposition centrée sur Obama, le thème était en fait le changement et l’espoir.
Mais les faits sont, là, c’est le démocrate qui est représenté à chaque fois, sur chacune des toiles.
L’organisateur justifie ce phénomène en disant que 
Barack Obama est « devenu le symbole de l’envie de changement». 


En plus des arts graphiques, Barack Obama fut l’objet de plusieurs films ainsi que quelques livres.
La compagnie créole lui a même écrit une chanson pour lui démontrer son soutien durant sa campagne.





Même s’il n’est pas toujours instauré par le président lui-même, on peut facilement déduire qu’Obama fait l’objet d’un véritable culte de la personnalité, à un niveau plus ou moins important, et  dans le monde entier.